L'heure au Japon

Parution dans le n°82 (juillet 2018)

Dans une autre série d’autoportraits débutée en 2005, c’est par le biais du latin que l’artiste relie l’Extrême-Orient et l’Occident. Il s’agit de Tombeau, un ensemble de dix-huit photographies qui se focalisent sur le seul visage de l’artiste où ont été posées dix-huit lettres de verre formant l’expression latine Pulvis cinis et nihil, soit “poussière, cendre et néant”. Ces termes singuliers ont été empruntés à l’épitaphe gravée sur le tombeau d’un cardinal romain que Yoshida Kimiko a visité en 2003 lors de son premier voyage à Rome. Pour l’artiste, ce fut à la fois une découverte et une révélation. Il s’agissait en effet de sa première rencontre avec cette langue morte, et la signification de cette épitaphe, qui évoque la disparition, l’absence et le néant, lui a rappelé l’esthétique minimaliste zen de sa propre culture. Elle a donc décidé de créer une série où son visage, dépouillé de tout accessoire, s’efface dans la couleur “rouge cardinal” au profit des lettres latines, pour laisser place à la vérité universelle de l’impermanence de toute chose et de tout être. Toujours motivée par la recherche de multiples liens et échanges entre la...

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