L'heure au Japon

Parution dans le n°101 (juin 2020)

Pourquoi pensez-vous que les JO étaient si importants pour le Premier ministre ?J. K. : Parce qu’il les considère comme le couronnement de sa carrière de chef du gouvernement. Il est clair qu’un type qui se déguise en Super Mario [lors de la cérémonie de clôture des JO de Rio en 2016, il avait revêtu le costume du célèbre personnage de jeu vidéo] est prêt à tout pour laisser une quelconque trace de son passage au pouvoir. Voyez-vous, il est à la tête du pays, depuis 2012 [record de longévité dans l’histoire de l’Archipel], et il n’a pourtant pas de quoi se vanter. Sa politique économique baptisée Abenomics n’a pas porté les fruits escomptés, surtout après la nouvelle augmentation de la taxe sur la consommation de l’année dernière. Jusqu’à ce moment-là, l’économie japonaise s’était bien portée parce que la croissance mondiale était au rendez-vous. Le facteur économique est aussi important quand on évoque le dossier olympique. Selon certaines estimations, le Japon a investi jusqu’à 28 milliards de dollars pour l’organisation de cet événement. Les intérêts sont donc considérables, ce qui explique pourquoi il tablait sur sa tenue. Le Keidanren, la principale organisation patronale, voulait aussi organiser les Jeux olympiques parce qu’il pensait que les JO donneraient un coup de fouet à l’économie. Pour lui, le scénario d’une annulation liée à la Covid-19 ferait entrer le pays déjà affaibli dans une profonde récession. Si vous regardez le site...

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