
Deux éditeurs bien inspirés nous offrent la possibilité de plonger dans un Japon loin de toutes les idées reçues. Il y a bien des façons de raconter sa vie. On peut le faire en remplissant des pages et des pages de texte grâce auxquelles les lecteurs découvrent dans le détail les petits et grands moments de l’existence de tel ou tel personnage public. On peut aussi à l’instar d’un Tezuka Osamu ou d’un Tatsumi Yoshihiro le faire en dessinant. Si le premier des deux noms cités est le plus connu grâce à ses personnages qui ont fait le tour du monde (Astro le petit robot ou le Roi Léo pour ne parler que des plus célèbres), son autobiographie graphique parue en plusieurs volumes, il y a quelques années, chez Casterman vaut tout de même le détour. Le second reste largement méconnu de la grande majorité des amateurs de manga en France. Pourtant il a été l’un des premiers auteurs traduits en français à la fin des années 1970. Tout comme Tezuka Osamu dont il a apprécié l’approche révolutionnaire de la bande dessinée, Tatsumi Yoshihiro a joué un rôle considérable dans l’histoire du manga, en imposant dans le courant des années 1960 un nouveau genre : le gekiga. Les éditions Cornélius qui ont publié une bonne partie de l’œuvre de Tatsumi proposent le premier volet de son autobiographie graphique intitulée Une Vie dans les marges. Ce travail considérable est un témoignage des plus intéressants non seulement sur la vie de cet artiste, mais sur sa perception du monde...
