
Wakamatsu Kôji, qui n’avait que 34 ans à l’époque, était déjà un vétéran, ayant réalisé 17 films en sept ans. Son mélange controversé de films “roses”, de violence et de politique de gauche radicale a réussi à attirer et à repousser le public. Son Fou de Shinjuku est sorti à un moment où le mouvement dissident se radicalise avec plusieurs groupes d’étudiants qui semblent plus intéressés à se battre entre eux que contre l’establishment. Wakamatsu utilise l’histoire d’un père en deuil qui cherche les tueurs de son fils pour s’en prendre à ces groupes radicaux qui, en dépit de leur idéologie de gauche, finissent par reproduire l’attitude oppressive de l'Etat envers l'individu. Quand, après avoir parcouru les rues de Kabukichô, le père retrouve Shinjuku Maddo (l’homme responsable de la mort de son fils), ce dernier lui dit que la révolution est juste un mot vide et qu’elle doit être faite pour son propre intérêt. Son groupe ressemble d’ailleurs plus à une bande de voyous qu’à une unité révolutionnaire. Puisqu’on évoque les gangs, la fin des années 1960 a vu l’émergence d’un nouveau genre très différent des films traditionnels de yakuza, car ils mettaient en vedette des actrices. Stray Cat Rock: Female Boss en est un excellent exemple. Bien que son réalisateur Hasebe Yasuharu ait dit qu’il avait été inspiré par les activistes qui se rassemblaient près de la sortie Ouest de la gare de...
