
Ce qui est intéressant dans ce film, en tant que l’un des rares cinéastes à faire des fictions et des documentaires, c’est le mélange des deux. J’aimerais que vous parliez un peu de ce projet. F. A. : Vous savez, chaque fois que je fais de la fiction, les gens disent que ça ressemble à un documentaire, et quand je fais un documentaire, ils disent que ça ressemble à de la fiction (rires) ! Pour être honnête, j’aime mélanger les deux genres afin de surmonter ce que je considère comme leurs défauts. D’un côté, quand les gens font de la fiction, ils tendent à devenir prétentieux. C’est un truc que je déteste. J’aime les vraies personnes. Les acteurs devraient donc être réels, décontractés dans leur jeu. D’un autre côté, il y a une sorte de prétention dans la réalisation de films documentaires. Surtout au Japon, de nombreux réalisateurs ont tendance à négliger l’esthétique lorsqu’ils tournent. En d'autres termes, ils pensent que si ce que nous montrons est la vérité, elle n’a pas besoin d'être belle. Vous avez donc beaucoup d’interviews frontales et de caméras tremblantes. Je ne suis pas d’accord avec cette approche. Vous pouvez toujours montrer la vérité en pratiquant de jolies prises. Donc, j’essaie de combiner ces genres quel que soit le projet sur lequel je travaille. Je me bats encore pour trouver la meilleure façon de réaliser mes films. Cet été, je vais tourner un nouveau film à Kagoshima. Je vais d'abord faire un documentaire, puis l’année prochaine, je tournerai un long métrage basé sur le premier. Aujourd’hui, nous pensons garder les films comme deux projets distincts, mais on ne sait jamais. L’idée est que je rencontre beaucoup de gens pour réaliser le documentaire, et j’ai l’intention d’utiliser certaines de ces personnes pour mon long métrage. Comment avez-vous travaillé sur Yanaka Boshoku ? F. A. : À l’époque, j’enseignais dans une école de théâtre, et comme je le disais, leur approche du jeu d’acteur ne me convenait pas. ...
