L'heure au Japon

Parution dans le n°75 (novembre 2017)

Même le romancier Murakami Haruki est allé jusqu'à inclure au moins quelques-uns d'entre eux dans ses romans comme le mystérieux mouton de La Course du mouton sauvage (Hitsuji o meguru bôken, éd. Le Seuil, coll. Points). Mais même en faisant fi de la littérature, le studio Ghibli et son réalisateur numéro un, Miyazaki Hayao, en particulier, ont souvent eu recours à des yôkai pour transmettre leurs messages écologistes. Déjà en 1988, on retrouvait dans leur troisième long métrage, Mon voisin Totoro (Tonari no Totoro), quelques personnages fantastiques qui n'appartiennent peut-être pas au panthéon des yôkai traditionnels (Miyazaki lui-même met un point d'honneur à ne jamais utiliser ce mot dans ses films), mais qui existent bel et bien. Pour leur part, les tanuki de Takahata Isao dans Pompoko (Heisei tanuki gassen ponpoko, 1994) qui utilisent leur pouvoir de transformation pour lutter contre le développement des banlieues sont directement inspirés de la mythologie japonaise. Même le plus grand succès de Miyazaki, Le Voyage de Chihiro (Sen to Chihiro no kamikakushi, 2001), comprend de nombreuses créatures mythologiques bizarres telles que le shikigami et No-face, l'esprit solitaire qui devient obsédé par Chihiro et la suit partout. Mais le film du roi de l’animation qui offre sans doute le meilleur portrait de l'animisme et...

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