
Celui qui est considéré comme l’un des génies du manga encore vivant a accepté de répondre à nos questions. Pour les amateurs étrangers de manga, 2019 restera peut-être dans les mémoires comme “l’Année de Tsuge Yoshiharu”. Pendant très longtemps, et à quelques exceptions près, comme L’Homme sans talent (Munô no hito) publié initialement chez Ego comme x en 2004 et réédité en novembre chez Atrabile, ils ne pouvaient lire que les récits du mangaka en japonais. Cette année, les traductions française et anglaise d’une large partie de son œuvre sont enfin annoncées respectivement chez Cornélius et Drawn & Quarterly. Elles couvriront l’œuvre complète du dessinateur entre 1965 et 1987. Il a fallu environ dix ans pour convaincre Tsuge d’approuver ces traductions (voir pp. 6-7). Cet artiste de 81 ans est considéré comme une sorte de génie excentrique, à la fois en raison de sa vie mouvementée et de la nature de son travail. Après avoir signé son dernier manga, il y a plus de 30 ans, Tsuge a tenté de “s’évaporer”, refusant presque tous les contacts avec les médias et le manga, tout en restant en relation avec un petit cercle d’amis proches. Zoom Japon a eu beaucoup de chance de le rencontrer à Chôfu, dans l’ouest de la métropole tokyoïte, où il réside, pour cette...
