
Sur place, les militants et les sans-abris lavent la vaisselle, découpent des légumes, et dressent des tables. Ils évoquent aussi le traditionnel festival d’été (voir Zoom Japon n°52, juillet 2015) qui approche. L’ambiance est presque gaie, alors que, la date du 27 mars, jour où la mairie de Shibuya a fermé le parc Miyashita, reste gravée dans les mémoires de tous comme un moment de tristesse. Vers 9h du matin, les autorités ont érigé une clôture avec des palissades de chantier alors que des SDF s’y trouvaient encore. Des dizaines de policiers sont venues ensuite pour les déloger. L’événement s’est pourtant déroulé sans violence physique, mais un militant, qui dormait avec des SDF dans le parc en signe de contestation contre la maire, a été arrêté pour obstruction à la justice. Les militants, dépêchés sur place, ont négocié avec les autorités afin de trouver un autre endroit pour les sans-abris qui avaient littéralement nulle part où aller. Certains d’entre eux ont fini par s’installer devant la mairie, mais “on n’a pas réussi à décrocher d’autorisation officielle de la mairie, ils ferment juste les yeux. On ne sait pas jusqu’à quand ces gens pourront rester ici”, soupire Kimura Masato, professeur à l’université Takachiho et membre de l’association depuis une quinzaine d’années. “Pourquoi construire un hôtel de luxe dans un lieu public censé être ouvert à tout le monde ?” peste Sudô Sumiko,...
