L'heure au Japon

Parution dans le n°72 (juillet 2017)

Je suis curieux de savoir ce que les lecteurs japonais apprécient dans les bandes dessinées européennes. F. T. : Je pense qu'ils sont principalement attirés par leur aspect visuel : le style et l'utilisation de la couleur. Un autre élément est l'absence de règles. Le manga est régi par des règles de production très précises qu’il faut suivre en fonction du genre, de l'âge ou du sexe des lecteurs, etc. C'est après tout une véritable industrie avec un marché énorme. Les bandes dessinées européennes dépendent plus de la créativité, il y a une plus grande liberté artistique. Un éditeur français ne dira jamais à un auteur que ses lecteurs cibles sont des filles de 14 à 16 ans. Je suppose donc que les Japonais qui lisent nos titres aiment leur imprévisibilité. Dans Le Bibendum céleste de Nicolas de Crecy [éd. Les Humanoïdes associés], par exemple, presque toutes les pages semblent être dessinées dans un style différent. C'est une histoire très poétique qui a été l'une des plus appréciées dans mon magazine. En même temps, il y a deux ans, j'ai commencé à publier du manga français, c'est-à-dire de la bande dessinée française dessinée dans le style manga, comme Radiant de Tony Valente. Il a vraiment saisi la grammaire du manga. Un développement récent et intéressant dans la bande dessinée européenne est...

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