
Cette nouvelle figure dans un manuel scolaire pour les lycéens. Comment a-t-elle été choisie ? K. H. : Ce sont les éditeurs de ce manuel qui tenaient absolument à la publier. Cela a été très difficile à réaliser. Si un lycéen ordinaire, qui n’est pas originaire de Fukushima, peut la lire de manière objective, un lycéen de Fukushima vivant en plus dans la zone des réfugiés par exemple, de quelle façon la lirait-il ? On pourrait lui dire que ce n’est juste qu’une fiction, mais ce n’est pas aussi simple. Après en avoir discuté avec les enseignants de Fukushima, certains d’entre eux m’ont dit que l’on ne pouvait pas enseigner ce qui est “Dieu”. Les enfants étaient encore trop sensibilisés par la catastrophe. Pour certains enseignants, c’était encore trop tôt ; et même à Fukushima, les gens ne pensent pas tous de la même façon selon les quartiers. Et il fallait encore tenir compte de l’état psychologique des enseignants eux-mêmes. C’était très délicat d’aborder ce problème dans un manuel scolaire. Mais la maison d’édition a insisté, en tenant compte de toute cette problématique. On pouvait s’attendre à des réactions négatives, mais malgré cela, les éditeurs ont décidé de continuer à publier l’ouvrage pour une nouvelle année. On m’a dit que cela continuerait encore l’an prochain. Le roman Okina tori ni sarawarenaiyô [Pour ne pas être enlevé par un grand oiseau, inédit en français] sorti au Japon en 2016, raconte l’humanité vivant dans le futur. Le déclic de cette histoire semble être encore la catastrophe de mars 2011 ? K. H. : Oui. C’est tout à fait vrai. Toutes les nouvelles technologies dépassent de loin les...
