L'heure au Japon

Parution dans le n°12 (juillet 2011)

Un nombre croissant de femmes mangaka se lance dans le manga pour les hommes, en y apportant un petit quelque chose de plus. Comme d’autres avant elle, Katô Kazue a débuté sa carrière de mangaka en faisant du manga pour les filles (shôjo). Une sorte d’obligation pour les auteurs de sexe féminin qui, pour les éditeurs et une grande partie du public, se devaient d’évoluer dans un univers destiné au sexe dit faible. Mais c’était sans compter sur l’entêtement de certaines dessinatrices désireuses de faire disparaître les frontières entre les genres. “Parmi les femmes mangaka de ma génération (elle est née en 1980), cette volonté de changer les genres est assez fréquente. En fait, je me suis rendue compte que le style shôjo ne me correspondait pas. Je me sens tout à fait incapable de passer des heures à dessiner les grands yeux brillants d'un personnage comme on en voit tant dans les mangas pour les filles. Je me suis donc naturellement tournée vers le shônen”, explique la jeune femme dont on sent, au son de sa voix, toute la détermination. Elle a donc travaillé sur un scénario auquel un lectorat masculin adhèrerait sans sourciller et sans se demander s’il a été imaginé ou non par un homme. “Je voulais créer un pur shônen”, confie-t-elle. “Rien de plus. Dans Blue Exorcist, je ne cherche pas à délivrer de message. Ce que je voulais, c’était parvenir à créer une histoire susceptible de plaire à des jeunes adultes. C’était déjà un gros défi en soi”, ajoute-t-elle. Elle a donc imaginé les aventures de Rin, un jeune garçon, adopté très jeune par un célèbre exorciste. Un jour, il apprend qu’il...

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