
La région tire son épingle du jeu grâce à de nombreux atouts et une folle envie de défendre le bonheur de vivre. Le Japon est sans doute le pays où l’on aime le plus établir des palmarès. Parmi les nombreux classements réalisés chaque année, il y en a qui comptent plus que d’autres. Parmi les plus influents et les plus repris figure celui publié début décembre par le Nikkei MJ, journal spécialisé dans le marketing appartenant au groupe Nikkei. Lorsqu’un produit est mentionné dans ce palmarès, il ne fait aucun doute qu'il a effectivement occupé une place importante au cours de l’année écoulée. Dans celui paru fin 2016, outre la présence logique de Your Name, le film événement de Shinkai Makoto qui a battu tous les records d’entrées dans l’archipel (voir Zoom Japon n°66, décembre 2016), ou encore celle de PokemonGO qui a ramené Nintendo sur le devant de la scène, on a pu découvrir à la cinquième place: Hiroshima. Il est rare en effet qu’une préfecture soit retenue dans ce célèbre classement, mais à bien y réfléchir, cette reconnaissance est plus que méritée dans la mesure où Hiroshima a été au cœur de l’actualité en 2016 pour des raisons diverses, mais qui soulignent en définitive son véritable dynamisme. C’est d’autant plus intéressant dans le contexte d’un Japon à deux vitesses qui voit Tôkyô occuper une position de plus en plus écrasante et le reste du pays tenter de trouver péniblement un second souffle. Dans bien des domaines, Hiroshima a su imposer son style et montrer à d’autres régions une voie à suivre différente de celle que les autorités centrales souhaiteraient peut-être imposer. Cette forme d’indépendance s’est d’abord manifestée sur le plan sportif avec les Carp, l’équipe de base-ball locale qui a décroché son premier titre après 25 années de disette (voir pp. 32-33). L’enthousiasme populaire qu’elle a suscité a largement dépassé les limites du département et a renforcé son image positive auprès du reste de la population japonaise. Pourtant, Hiroshima n’a pas toujours bénéficié de la sympathie des Japonais. Victime de la première bombe atomique utilisée dans l’histoire de l’humanité, la ville et ses habitants ont longtemps été victimes de discrimination en raison des craintes liées aux conséquences de la radioactivité (voir pp. 22-23). Malgré cette situation, les habitants n’ont jamais baissé les bras et beaucoup d’entre eux ont entrepris de s’engager en faveur de la paix et de la lutte contre le nucléaire. Même si ce pacifisme profondément enraciné ne fait pas que des heureux, notamment au sommet de l’Etat, il a trouvé, en 2016, un allié de poids en la personne de Barack Obama. Celui qui participait à son dernier G7 en tant que président des Etats-Unis avait décidé...
