L'heure au Japon

Parution dans le n°66 (décembre 2016)

L’écologie sera un thème clé pour les deux réalisateurs comme le montre Takahata Isao, en 1994, avec Ponpoko. Sur un ton tragi-comique, il dresse le portrait des Japonais un demi-siècle après la fin de la guerre. Trois ans plus tard, Miyazaki Hayao reprend le thème du conflit entre les hommes et la nature. Abondamment documenté par des études anthropologiques, Princesse Mononoke narre de façon déchirante l’histoire des hommes se mesurant aux dieux de la forêt. Probablement à l’apogée de sa carrière, le réalisateur s’investit pour créer un condensé des dilemmes de la société moderne. Outre la question de l’environnement, il aborde aussi celle de la question du droit des lépreux. Il termine son récit sans qu’il y ait ni gagnant ni perdant. “Ce n’était pas un film pour dire qui est gentil et qui est méchant. Le bien et le mal, ce sont deux attributs des hommes qui peuvent les avoir en même temps”, estime-t-il. Ce chef-d’œuvre absolu rencontre un succès sans précédent avec plus de 19 milliards de yens de recettes rien qu’au Japon, une première pour un film d’animation. Le record sera pourtant battu par son prochain film, Le voyage de Chihiro sorti en 2001. Probablement inspiré du monde singulier du mangaka Umezu Kazuo et le Train de nuit dans la Voie lactée du poète Miyazawa Kenji, ce film vaut à Miyazaki Hayao de recevoir l’Ours d’or au prestigieux festival de Berlin, puis l’Oscar du meilleur film d’animation en 2003. Lors de la présentation officielle du film, il choque le public en annonçant que Le voyage de Chihiro est son dernier long-métrage. Même s’il s’agit d’une énième déclaration...

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