L'heure au Japon

Parution dans le n°101 (juin 2020)

Lors de certaines catastrophes, les Japonais ont parfois eu des réflexes xénophobes comme aujourd’hui à l’égard des Chinois. Est-ce une spécificité japonaise ?S. G. : Je ne crois pas que ce soit le seul fait du Japon. On peut le constater un peu partout. Le département d'Etat vient juste d’émettre un avertissement pour les Africains-Américains afin qu’ils ne se rendent pas dans le sud de la Chine parce qu’ils risquent “d’être attaqués ou d’être mis en quarantaine”. Aux Etats-Unis, on a recensé de nombreuses agressions contre des personnes d’origine asiatique. La quête du bouc émissaire est un phénomène général. Notre président, Donald Trump, a même affirmé qu’il s’agissait d’un complot des Africains-Américains à New York de tomber malade afin de porter préjudice au reste du pays. Cela dit, il va de soi qu’il existe une spécificité locale. Evidemment la longue histoire entre les Japonais et leurs voisins chinois et coréens contribue à faire de ces derniers des boucs émissaires évidents dans des situations données. Le sentiment de supériorité que les Japonais peuvent avoir à l’égard des Chinois ou des Coréens s’explique par leur attitude au moment où ils ont occupé les territoires de ces populations. Il faut donc chercher ses relents de racisme dans cette histoire agitée (voir Zoom Japon n°40, mai 2014). Quelles ont été les particularités des actions entreprises par les autorités par le passé ?S. G. : Comme je l’ai dit précédemment, l’Etat a pu s’appuyer sur différentes infrastructures pour mener ces différentes campagnes. Il...

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