
Pour comprendre les raisons des tensions, il convient de se pencher sur le passé parfois douloureux entre les deux voisins. Au cours des années 1980 et au début de la décennie suivante, de nombreux étrangers venus au Japon en tant que touristes mais qui souhaitaient rester plus longtemps que les trois mois accordés aux personnes sans visa approprié avaient recours au truc classique du “voyage asiatique”. Celui-ci consistait, à l’approche de l’expiration de la période des trois mois, à se rendre dans un autre pays asiatique pendant quelques jours, puis à retourner au Japon pour bénéficier d’une nouvelle période de trois mois. La plupart d’entre eux allaient à Shimonoseki, dans la préfecture de Yamaguchi, et de là, ils empruntaient un ferry pour Pusan, en Corée du Sud. Cette route était devenue tellement fréquentée par les expatriés et les voyageurs qu’au bout d’un moment, les agents des douanes ont pris conscience de ce qui se passait. Si bien qu’ils ont commencé à interroger les gens et même à leur refuser de rentrer au Japon. Un siècle auparavant, le ferry Pusan-Shimonoseki avait joué un rôle complètement différent dans la vie de centaines de milliers de personnes. C’était l’un des principaux itinéraires choisis par les immigrants coréens qui voulaient se rendre au Japon. Remontant à 1897, la diaspora coréenne a augmenté de façon notable après que le pays soit devenu un protectorat, à la suite du traité conclu entre le Japon et la Corée en 1905, ...
