L'heure au Japon

Parution dans le n°72 (juillet 2017)

Amina du Jean Je suppose que du Jean n’est pas votre vrai nom ? Amina du Jean : Non (rires). Je suis une fausse Française ! Comment êtes-vous arrivée au Japon A. du J. : J’avais 17 ans. Je vivais dans le Michigan quand j’ai obtenu un contrat d'une agence pour travailler au Japon comme idole. Ils m’avaient repérée sur Niconico [anciennement Nico Nico Dôga], un site japonais similaire à YouTube, où j’avais publié des vidéos de chanson et de danse. A l’époque, je ne m’intéressais pas du tout au manga ou à la culture pop japonaise, mais j’étais quelque peu attirée par le Japon et j’avais même commencé à prendre des cours de japonais à l’âge de 11 ans. J’avais toujours voulu voyager à l'étranger et peut-être même étudier dans une université étrangère. Aussi, lorsque mon contrat s’est terminé, j’ai obtenu une bourse pour étudier au Japon. Qu’a pensé votre famille de ce départ ? A. du J. : Au début, ma mère s’inquiétait de me voir faire des émissions en direct sur Internet, mais elle s’est aperçue que c'était quelque chose que je voulais vraiment faire. La plupart des gens en Amérique ne voyagent pas, surtout à l’étranger. Je suppose qu’ils ont peur de l'inconnu. C'est pourquoi, ma famille avait l’habitude de mettre en doute ma motivation d’aller au Japon, un pays dont je ne savais rien. Finalement, ils ont compris que c’était sérieux et ils m’ont soutenue. Ma mère est même venue avec moi au Japon pour m’aider à déménager. Comment cela s’est passé à votre arrivée au Japon ? A. du J. : L’agence qui m’avait recrutée était, en fait, un éditeur de magazines spécialisé dans le visual-kei [mouvement musical dont les artistes se caractérisent par leur habillement et leur maquillage élaborés] qui voulait signer des nouveaux talento. Il n’avait pas beaucoup d’expérience dans ce domaine et j’ai été un peu leur cobaye. Au début, ça n’a pas été facile. A Detroit, je vivais avec ma famille, et vivre seule à l’étranger peut mener à la solitude. Mon japonais était loin d’être parfait et je n’avais aucune formation de chant ou de danse. Puis, j’ai eu quelques problèmes avec mon agence. J’ai commencé à recevoir des offres d'emploi que je ne pouvais pas honorer à cause de l’agence, alors j’ai fini par la quitter. J’ai ainsi pu participer au concours assez important appelé Miss ID. Je n’ai pas gagné, mais j’ai reçu une sorte de prix spécial qui m’a ouvert de nombreuses portes. J’ai participé à un livre de photos et à un clip vidéo, et j’ai fait beaucoup de mannequinat. Ensuite, j’ai rejoint le groupe d’idoles Chick Girls et...

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