L'heure au Japon

Parution dans le n°72 (juillet 2017)

On ne peut pas évoquer la culture pop sans aborder le phénomène des idoles (aidoru). Yuriko et Amina, elles, ont réussi à percer. L’histoire des idoles au Japon est fascinante. Elle remonte à 1964 après le succès du film français Cherchez l’idole avec Sylvie Vartan, dont la chanson du générique s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires dans l’archipel. Depuis, ce terme est appliqué aux jeunes vedettes dont la popularité dépend plus de leur apparence et leur personnalité que de leur talent d’interprète. Les filles, en particulier, sont souvent associées à une image idéalisée de la femme pure, innocente et chaste, dont l’amateurisme artistique, loin d'être un problème, les rend encore plus attachantes pour leurs fans. Des milliers de jeunes filles rêvent de devenir célèbres. Parmi elles, on compte de nombreuses étrangères. Nous avons rencontré deux d’entre elles, l’Italienne Yuriko Tiger et l’Américaine Amina du Jean. Leurs histoires ont beaucoup de points en commun, y compris dans le fait qu’elles tentent aujourd’hui de briser le moule des idoles pour trouver leur propre voie vers le succès. Yuriko Tiger D'où vient votre nom ? Yuriko Tiger : Yuriko est inspiré par un personnage du jeu vidéo Bloody Roar. J’ai toujours aimé ce prénom. Tiger est une sorte de jeu de mots basé sur Taiga, personnage de la série Toradora! Ça rappelle aussi mon côté rebelle. On peut dire que Yuriko montre mon côté doux et délicat, et Tiger, ma détermination à réussir au Japon. Comment y êtes-vous arrivée ? Y. T. : Je voulais devenir une icône pop dans ce pays. Je savais que réaliser mon rêve en tant qu’étrangère était presque impossible, mais j’ai tout de même voulu essayer. J’ai eu cette envie à partir du moment où j’ai découvert le manga et l’anime à l’âge de 10 ans. Mon père m’achetait beaucoup de BD et de jeux vidéo. Je pense que j’ai joué pour la première fois à Tekken quand j’avais trois ans. Puis je suis tombée amoureuse de Sailor Moon, mais c’est avec Inu-Yasha [éd. Kana] et toutes les autres œuvres de Takahashi Rumiko lues vers l’âge de 8-9 ans que j’ai définitivement basculé dans la culture otaku. Je me suis mise à dessiner du manga. Plus tard, je me suis intéressée à la musique et à la mode japonaise à travers YouTube, Internet et le mensuel aujourd’hui disparu Benkyo, le premier magazine italien qui a abordé en profondeur les différents aspects de la culture pop japonaise. J’étais fasciné par le cosplay, mais je pensais que c’était seulement réservé au Japon. J’ai donc été frappée lorsque, à 13 ans, je suis allée au Festival Lucca Comics où j’ai vu des cosplayers italiens. C’était la plus belle chose que j’avais jamais vue. J’ai donc commencé à faire mes premiers costumes et à participer à des concours nationaux. Comment a réagi votre famille ? Y. T. : Au début, ils ne m’ont pas prise au...

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