L'heure au Japon

Parution dans le n°60 (mai 2016)

Pas moins de 32 nationalités sont représentées à Ishinomaki. Une chance pour la ville si elle sait en tirer parti. Après le séisme, le slogan “s'aider soi-même” s'était très largement répandu afin que chacun soit en mesure de protéger sa propre existence. En revanche, l’idée d’“aider les autres”, en particulier les personnes fragiles n'ayant pas les moyens de se protéger, n’a pas réussi à prendre racine et cela reste un problème dans la région. Lorsqu’on évoque des personnes fragiles, on pense en particulier aux personnes âgées, aux enfants et aux handicapés. Mais cette notion concerne aussi les femmes enceintes et également les personnes d’origine étrangère qui, du fait des difficultés linguistiques et d’une culture différente, peuvent se retrouver en difficultés pour affronter un événement aussi exceptionnel que ceux vécus il y a cinq ans. En janvier 2016, Ishinomaki comptait 924 ressortissants étrangers originaires de 32 pays différents comme la Chine, les Philippines ou encore la Corée du Sud. Ce chiffre augmente chaque année. Dans notre région sinistrée, il est donc impératif, en prévision de catastrophes, de concevoir un environnement permettant de surmonter les différences linguistiques de chacun. “Tsunami” : Lianet a entendu ce mot pour la première fois de sa vie. D’origine philippine et résidente au Japon depuis 23 ans, Mme Takahashi Lianet vit à Ishinomaki depuis 15 ans, après s'être mariée et être devenue mère de plusieurs enfants. Bien que maîtrisant le japonais et travaillant comme assistante linguistique dans des écoles, le terme “tsunami” lui était totalement inconnu avant le séisme de 11 mars 2011. Immédiatement après le tremblement de terre, elle s'était empressée d'aller chercher ses enfants à la crèche et à l’école primaire, sans tenir compte de ce que son beau-père lui avait conseillé de ne pas faire en la prévenant du danger. Heureusement, la déferlante n'a pas atteint les écoles ni leur maison et toute la famille a eu la vie sauve. Elle a encore du mal à imaginer ce qui aurait pu se passer “si jamais le tsunami était arrivé jusque chez nous”. “Dans mon pays, on n'a pas l'habitude de fuir et de grimper sur les hauteurs”,...

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