L'heure au Japon

Parution dans le n°07 (février 2011)

Isaka Kôtarô nous entraîne dans un monde où tout dépend de la bonne volonté d’un morceau de bois à figure humaine. Il était une fois une île, Ogishima, située au sud de Sendai, une île pas tout à fait comme les autres puisqu’elle a décidé de se refermer sur elle-même au moment où le Japon choisissait de s’ouvrir au monde à la fin du XIXe siècle. Il faut savoir que cette île a toujours vécu en décalage avec le reste de l’archipel, acceptant d’entretenir des rapports avec l’extérieur quand le pays tout entier vivait coupé du monde. C’est donc un univers tout à fait particulier que découvre Itô, un jeune informaticien, un beau matin à son réveil. Il a été recueilli après avoir échappé à la police qui l’avait arrêté pour une tentative de vol dans une supérette. Son arrivée dans l’île n’est pas un hasard. C’est ce qu’il apprend très vite de la bouche de son guide Hibino. “Avec Sonegawa arrivé ici il y a trois semaines à peu près, ça fait seulement deux personnes extérieures à Ogishima en cent cinquante ans”, lui explique ce dernier alors qu’il lui fait faire le tour de l’île avant de l’emmener voir Yûgo. “Il savait que tu allais venir”, ajoute Hibino. “Il ne fait pas de prophétie. Il sait, c’est tout”. Le fameux Yûgo n’est autre qu’un épouvantail doué de parole et qui sait l’avenir. Personnage central dans cette histoire signée Isaka Kôtarô, l’épouvantail joue un rôle crucial, car il sait tout sur les habitants de l’île et leurs affaires qu’elles soient licites ou illicites. Pour Itô, la découverte de cet épouvantail extraordinaire s’accompagne de celle d’autres personnages hauts en couleurs, mais attachants. Il y a Sakura, justicier, poète et amateur de fleurs. Il y a Sonoyama le peintre qui ment comme un arracheur de dents ou encore Usagi, femme obèse incapable de bouger. “Elle ...

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