L'heure au Japon

Parution dans le n°116 (décembre 2021)

La rue commerçante, avec au fond le temple Taishakuten, attire près de 90 000 visiteurs à l’occasion du Tora-san Summit qui se déroule en novembre chaque année. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Le quartier situé au nord-est de la capitale d’où est originaire Tora-san vit toujours au rythme du personnage. Otoko wa tsurai yo [C’est dur d’être un homme] appartient peut-être au passé, mais les fans de Tora-san peuvent revisiter la série et ses nombreux lieux de tournage lors d’un événement annuel qui se déroule à Shibamata, le quartier où vivent les Kuruma, la famille fictive du personnage créé par Yamada Yôji.Selon Aramaki Shô, du département du tourisme de l’arrondissement de Katsushika (voir Zoom Japon n°93, septembre 2019), qui est en charge de cet événement de deux jours, le Tora-san Summit (https://torasan-summit.jp, www.facebook.com/torasan et www.instagram.com/torasan_summit), comme on l’appelle, est né en 2015 d’une proposition du président de la Jinmeikai, l’association locale des commerçants de la rue où se trouve le magasin de dango de la famille de Tora-san. “Nous vivons à une époque où tout semble changer à un rythme effréné. C’est pourquoi le temps est venu de réévaluer les choses qui restent inchangées. Shibamata est l’un de ces endroits et la série Otoko wa tsurai yo présente des lieux et des paysages – non seulement à Shibamata mais dans tout le Japon – qui ont su conserver leur charme traditionnel. Le réalisateur Yamada Yôji, a lui-même exprimé son souhait que ces lieux restent fidèles à leurs valeurs traditionnelles et ne succombent pas aux vents du changement”, rappelle le fonctionnaire. La Jinmeikai est également à l’origine de l’installation des statues de Tora-san et de sa sœur Sakura sur le parvis de la gare de Shibamata. L’association a financé le projet tandis que l’arrondissement de Katsushika est désormais chargé de les entretenir. Affiche officielle du Tora-san Summit qui s’est déroulé les 20 et 21 novembre 2021. Le Tora-san Summit se déroule autour de certaines des principales attractions et lieux de tournage de Shibamata, comme la rue commerçante, le temple bouddhiste Taishakuten et le musée Tora-san. Si la structure de base et l’ambiance de l’événement n’ont pas changé, à chaque édition, les organisateurs s’efforcent d’introduire de nouveaux éléments et participants. “En 2019, pour célébrer à la fois le cinquième anniversaire du sommet et le 50e anniversaire de la série, Yamada Yôji et certains des acteurs encore en vie (Baishô Chieko, Maeda Gin et Satô Gajirô) ont fait une apparition spéciale et ont partagé leurs souvenirs concernant leur rôle respectif et des anecdotes sur les films”, se souvient Aramaki Shô.La relation entre Shibamata et Yamada Yôji est assez unique. Aucun autre réalisateur n’a jamais tourné de films au même endroit pendant autant d’années. Entre 1969 et 1989, il a en fait réalisé deux films par an, si bien qu’il aime à dire que Shibamata est devenu sa terre natale. Ce lien étroit, presque symbiotique, avec la saga Tora-san a été extrêmement bénéfique pour Shibamata qui, en 2018, a été sélectionné comme “paysage culturel important” par l’Agence pour les Affaires culturelles. “Les habitants de Shibamata sont évidemment fiers de leur patrimoine et de leur lien avec Tora-san et ils sont impatients de présenter l’histoire culturelle locale aux nombreux visiteurs qui font le déplacement, parfois de loin, vers ce petit coin de Tôkyô”, ajoute le fonctionnaire.Le sommet lui-même n’a cessé de gagner en popularité, avec une fréquentation qui, après les 21 000 visiteurs de la première édition en 2015, s’établit désormais autour de 90 000 personnes. “Nous avons eu de la chance qu’en 2017, la chaîne TV Tokyo ait diffusé une émission spéciale sur Shibamata dans laquelle il était question de cet événement....

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