L'heure au Japon

Parution dans le n°25 (novembre 2012)

Venu tardivement au tressage du bambou, il a tout appris de son père. L’artisanat du bambou a une histoire très ancienne dans l’archipel, puisque des fouilles ont révélé des paniers finement tressés et laqués datant de l’époque Jômon tardive (1100-300 avant J.-C.). Sans doute importées de Chine, les techniques utilisées au Japon vont cependant évoluer avec le temps et avec le développement des classes moyennes à partir du XVIIème siècle. Désireuses elles aussi de pouvoir accéder à des produits de qualité et volontiers enclines à imiter l’aristocratie, elles vont chercher à acquérir les mêmes objets. Cette forte demande va favoriser l’émergence du métier de vannier (kagoshi) qui, tout en s’inspirant des techniques chinoises, va petit à petit s’en détacher pour créer un nouveau savoir-faire. Les techniques nouvelles permettent de réaliser des objets de belles factures qui supplanteront ceux inspirés par la Chine. Comme l’explique Dominique Buisson dans son remarquable ouvrage L’Esprit du bambou (éd. Philippe Picquier, 2004), “le travail du vannier s’apparente à une calligraphie dans l’espace où les vides et les pleins s’équilibrent comme la respiration du non-peint de l’idéogramme s’harmonise avec la trace  noire laissée par le geste”. Miyata Hiroshi ne dira pas le contraire. Cet artisan, spécialiste du bambou, a passé sa vie à manipuler et tresser cette plante. “Cela fait 45 ans que je m’occupe de produire des paniers (zaru) et autres corbeilles à fleurs (hanakago)”, raconte-t-il. C’est son père qui l’a initié tardivement à l’art de la vannerie. “J’avais 30 ans”, confie-t-il. “J’avais d’abord été cuisinier dans un restaurant de poisson cru...

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