L'heure au Japon

Parution dans le n°37 (février 2014)

Mannequin vedette et actrice en plein essor, Mizuhara Kiko s’est confiée à Zoom Japon. Elle raconte son passé et ses projets d’avenir. Je me trouve dans un love hotel de Tôkyô. Le grand lit deux places occupe une grande partie de la pièce de style japonais avec son rideau de bambou et sa peinture classique. Elle est là, allongée sur le lit dans son kimono noir brodé d’or. Et si elle ne portait pas à ses pieds des chaussures Christian Dior signées John Galliano, j’aurais pu croire que j’avais fait un grand bond en arrière dans le temps pour me retrouver à Yoshiwara, le quartier des plaisirs à Edo. Mais Mizuhara Kiko, l’un des mannequins et l’une des actrices les plus prisées du Japon, est tout sauf une courtisane et l’illusion ne dure que quelques secondes, le temps que l’assistant du photographe pénètre dans la pièce pour récupérer son matériel et que Kiko disparaisse dans l’autre pièce. Quelques minutes plus tard, nous sommes assis côte-à-côte dans un minibus qui nous conduit à Shibuya. Un large sourire a remplacé le regard énigmatique de tout à l’heure. Sans maquillage, elle ressemble à une petite fille. Pourtant, à 23 ans, elle est déjà considérée comme une ancienne dans le monde du mannequinat puisqu’elle a passé ces dix dernières années devant les objectifs. “Quand j’étais au collège, j’ai décidé que je serai mannequin ou que je travaillerai dans la création. Ma mère a toujours été intéressée par la mode. Elle a donc dû m’influencer dans mes choix”, raconte-t-elle. “Quand j’étais au lycée, le magazine Seventeen cherchait de nouveaux modèles. Ma mère a envoyé ma candidature et me voilà”. Kiko reconnaît que son métissage a été un plus dans sa carrière. “Mon père est Américain tandis que ma mère est une Coréenne élevée au Japon. Mon apparence et ma taille ont donc joué en ma faveur”, ajoute-t-elle. Mais comme le remarque la photographe Ninagawa Mika, Kiko n’est pas simplement une jolie poupée. Cette dernière ne dit pas le contraire. “De toute évidence, l’apparence ne suffit pas....

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