
En quoi diffère Ôi, une ville nucléaire, d’une cité comme Obama ? Nakajima Tetsuen : Ôi a une population trois fois moins importante qu’Obama, mais bénéficie d’infrastructures mirobolantes grâce à des subventions très élevées. Il s’agit d’un budget spécial prélevé sur l’argent des consommateurs et redistribué par les opérateurs d’électricité aux collectivités qui acceptent l’implantation de centrales nucléaires. Ce système existe depuis 1974 et sert à entretenir la dépendance des populations. C’est comme une drogue. Pendant votre grève de la faim, vous avez fait allusion à l’éventualité d’un deuxième Fukushima. Sommes-nous dans l’urgence ? N. T. : Absolument, j’ai un grand sentiment d’insécurité, car la nature nous parle. Après un demi-siècle de développement nucléaire, nous arrivons en phase terminale. Je me suis longuement entretenu avec Ishibashi Katsuhiko, un sismologue qui a prévu longtemps à l’avance la vulnérabilité des centrales face aux séismes. Il a écrit un livre intitulé Au crépuscule de la catastrophe nucléaire ...
