L'heure au Japon

Parution dans le n°25 (novembre 2012)

Quelle est votre définition du mingei ? Ôkuma Takeo : C'est une question très difficile. Du temps de Yanagi Sôetsu et de ceux qui ont lancé le mouvement mingei, le terme désignait les “beaux” objets réalisés par des artisans anonymes. Mais au cours des dernières années, son périmètre s'est sensiblement élargi. En fait, cela ne concerne pas seulement les objets réalisés par des artisans anonymes et que Yanagi mettait en avant.  Le terme englobait plus largement des céramistes ou des peintres qui participaient au mouvement comme Hamada Shôji ou Munakata Shikô. Je comprends ce que Yanagi et les autres membres du mouvement cherchaient à défendre. Désormais, il est très rare de trouver des objets qui répondent à la définition originelle. Du coup, je pense qu'il est plus juste de choisir une approche inverse de celle de Yanagi et de ses compagnons dont le principe était de dire “ceci est du mingei”. Il faudrait plutôt dire “ceci n'est pas du mingei”. Les Japonais semblent retrouver un certain intérêt pour le mingei. Qu'en pensez-vous ? Ô. T. : Je pense qu'il y a un intérêt accru pour l'artisanat en général plutôt que pour le mingei à proprement parlé. D'une certaine façon, le terme mingei est devenu un mot générique. Pour revenir à l'engouement des Japonais pour l'artisanat, cela peut s'expliquer de différentes manières. Mais je crois qu'il s'agit avant tout d'une réaction au phénomène de la globalisation. L'homogénéisation de nos sociétés liée en grande partie au développement des outils de communication et d'information incite de nombreuses personnes à regarder vers ce qui est local. Voilà pourquoi l'artisanat intéresse. C'est une tendance que l'on retrouve ailleurs...

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