L'heure au Japon

Parution dans le n°18 (mars 2012)

Dans les régions touchées par le tsunami, la plupart des bibliothèques et librairies ont été détruites. L’exemple de Minami Sanriku. Mardi 6 décembre 2011. Rendez-vous a été pris avec Yamauchi Hiroshi, responsable de la bibliothèque de Minami Sanriku. Nous préparons un reportage sur les bibliothèques et les librairies dans les zones touchées par le séisme et le tsunami du 11 mars. Minami Sanriku a été une des villes les plus touchées par la déferlante et nous voulons savoir si la ville a bénéficié du vaste mouvement de solidarité lancé par plusieurs bibliothèques et éditeurs pour offrir des livres aux victimes. Pour circuler dans cette région côtière, la voiture reste le moyen le plus pratique, car les lignes de train emportées par la vague géante ne fonctionnent pas toutes. Aussi entrons-nous les coordonnées de la bibliothèque de Minami Sanriku dans le GPS pour qu’il nous y conduise. Nous avons fixé l’heure de la rencontre à 16 h de façon à pouvoir bénéficier de la lumière du jour pour faire quelques photographies. Après quelques kilomètres, la voix synthétique du GPS nous indique de tourner à gauche, la bibliothèque ne se trouvant plus qu’à une cinquantaine de mètres de là. Mais inutile de tourner, il n’y a plus de route, il n’y a plus rien. Nous sommes arrivés dans la zone portuaire de Minami Sanriku où se trouvait le bâtiment avant les événements. Il a été totalement détruit par le tsunami. Un des employés n’a pas réussi à en réchapper. Nous finissons par obtenir la nouvelle adresse de la bibliothèque sise désormais sur une colline. “Il ne faut pas qu’on connaisse un nouveau drame”, confie M. Yamauchi. La nouvelle bibliothèque est installée dans trois petits préfabriqués que la municipalité a placés à proximité de la grande salle multisports de la ville. “Elle a servi de centre d’accueil pour les réfugiés, explique le bibliothécaire. On se rapprochait ainsi des gens qui pouvaient en avoir besoin”. La bibliothèque de Minami Sanriku a rouvert le 5 octobre 2011, tandis que le centre d’accueil fermait ses portes pour retrouver son affectation initiale liée au sport. “Les gens qui fréquentent la salle ne sont guère férus de lecture”, confie M. Yamauchi, en faisant la moue. Mais cela ne le décourage absolument pas. Il a bien l’intention de se démener pour redonner le goût pour l’écrit. “On a toujours besoin d’un livre”, insiste-t-il, en se tournant vers ses collègues parmi lesquels figurent deux jeunes recrues fraîchement arrivées. Leur mission est de s’occuper du bibliobus qui circule dans toute la ville pour apporter des livres à ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Cette formule fonctionne plutôt bien, même si le choix est limité. “Nous essayons...

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