L'heure au Japon

Parution dans le n°26 (décembre 2012)

Pour accompagner vos longues soirées d’hiver, les éditeurs français ont mis les petits plats dans les grands. Récompensé en 2007 au Festival d’Angoulême pour NonNonBâ, Mizuki Shigeru est un des derniers monstres sacrés du manga encore vivants. Au Japon, sa vie est connue de tous notamment depuis le succès de la série télévisée Gegege no nyôbô adaptée des mémoires de Mura Nunoe, l’épouse du mangaka. Diffusé en 2010 sur la NHK, le feuilleton avait passionné les foules qui avaient découvert la passion entre le dessinateur et sa femme ainsi que l’existence pour le moins agitée de Mizuki. Les Japonais se sont intéressés à nouveau à cet étonnant personnage, en se précipant sur l’autobiographie dessinée de l’auteur de Kitaro le repoussant. Celle-ci est enfin traduite en français chez Cornélius qui prouve une nouvelle fois sa constance à suivre ses auteurs. Le premier volume de la Vie de Mizuki sous-titrée L’enfant s’intéresse aux premières années d’existence du mangaka qui a passé une partie de son enfance dans la petite cité portuaire de Sakai Minato (voir Zoom Japon n°3). Il y a découvert l’importance du folklore local qu’il réutilisera dans une grande partie de son œuvre. Evidemment la vie d’un homme n’est pas celle d’un personnage de bande dessinée. Dès lors, on peut avoir parfois l’impression de longeurs dans le récit. Mais c’est aussi cela qui fait l’intérêt de cette autobiographie dessinée. Il faut l’aborder comme une histoire racontée à la japonaise, c’est-à-dire très détaillée et peu rythmée. L’intérêt, c’est que Mizuki nous en apprend beaucoup sur ce qui a influencé par la suite son œuvre, mais aussi sur le Japon provincial des années 1920-1930. A ...

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