L'heure au Japon

Parution dans le n°148 (mars 2025)

Passionné, Jacques Lalloz a traduit plus d'une centaine de mangas et une trentaine de romans. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Installé à Shiga depuis une quinzaine d'années, le célèbre traducteur y poursuit son travail de passeur de culture. Vétéran de la traduction, Jacques Lalloz vit depuis plus de cinq décennies dans l'archipel. Passionné de littérature et de manga, il a été l'un des fers de lance de la diffusion de la bande dessinée japonaise en France. Après avoir longtemps vécu à Kyôto, il a finalement décidé de s'installer à Shiga où il continue à traduire des œuvres qui sont souvent des coups de cœur. Depuis combien de temps vivez-vous au Japon ?Jacques Lalloz : Je suis arrivé en octobre 1972, envoyé par les Langues’O pour enseigner un an à l’Institut franco-japonais tout en étudiant la littérature prolétarienne à l'université de Kyôto (Kyôdai). A part me faire mettre en boîte par les étudiants de gauche qui abhorraient l'écrivain Nakano Shigeharu pour sa proximité avec le Parti communiste, je n’ai rien fait. Mais j’ai rencontré les mangas ! Au bout d’un an, on a reconduit mon contrat. Du coup, je suis resté six ans à temps plein et un poste de lecteur a été créé à Kyôdai. Parallèlement, j’avais deux classes de thème basées sur les mangas que j’aimais. C’est ainsi que j’ai lu et traduit Nagashima Shinji et Tezuka Osamu. Après avoir vécu à Kyôto, vous avez déménagé à Shiga. Quelles ont été vos motivations ?J. L. : J’ai beaucoup aimé Kyôto, y ayant vécu toutes ces années dans un quartier agréable et proche à la fois de l'université et au pied des montagnes menant au Hieizan. Je faisais beaucoup de vélo et moulte balades en montagne. Puis, j’ai déménagé à Yamashina, mais l’atmosphère y était polluée. Avec mon épouse, nous avions l’intention de quitter la ville une fois que je serais en retraite et notre choix s’est porté tout naturellement sur Shiga, accessible par le train notamment et plein de verdure. Nous avons dégoté un espace de rizières abandonnées où un constructeur voulait construire des lotissements mais il a fait faillite et nous avons pu acquérir l’endroit à bon marché. La maison vient du nord de Kyôto, à Miyama, où elle avait été démontée et conservée en entrepôt. Nous l’avons fait transporter jusqu’à Takashima et remonter tout en réduisant ses dimensions. Je voulais aussi trouver un air plus pur et retrouver la campagne que...

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