
Pour beaucoup d’individus de votre génération, tout a commencé avec la culture pop. Cela a-t-il été la même chose pour vous ? G. M. : Je suis plutôt une exception parce que ma passion est née de l’origami. J’ai commencé à m’y intéresser quand j’étais enfant. Bien sûr, j’aime aussi l’animation et les jeux vidéo, mais le pliage de papier a été mon premier amour. J’aurais aimé en faire mon travail (rires). Malheureusement, je n’ai plus autant de temps qu’avant pour m’y consacrer. Actuellement, vous êtes une sorte d’ambassadeur culturel de Suginami dans la mesure où votre activité principale consiste à faire connaître le quartier. Qu’est-ce qui est apparu en premier : votre travail ou votre amour pour Suginami ? G. M. : En fait, c’est le travail qui m’a fait connaître cet arrondissement et m’a fait comprendre que c’était mon endroit préféré à Tôkyô. Je vivais à Saitama, au nord de la capitale, quand j’ai commencé à travailler à Suginami. Mais parce que j’en suis tombé amoureux, j’ai cherché l’occasion de m’y installer. Pour moi, parler de Suginami relève d’une sorte de mission. Comme vous le savez, Suginami est l’un des 23 arrondissements de la capitale. Bien qu’il propose une multitude de choses incroyables, il n’a pas réussi à se forger une grande réputation. Ce n’est pas l’endroit où les étrangers viennent spontanément. Cela demande beaucoup de travail, mais toutes les personnes qui participent à ce projet sont tous très passionées. Je vis moi-même à Ogikubo, alors je suis très investi. Qu’est-ce qui rend Suginami si attrayant à vos yeux ? G. M. : Etre hors des sentiers battus fait partie de son charme. La plupart des visiteurs qui se rendent pour la première fois au Japon visitent tous les lieux habituels – Asakusa, Akihabara, Shibuya, Harajuku – ce qui est normal. Suginami a plus une ambiance locale, mais en même temps il propose de nombreux grands événements qu’il serait idiot de manquer si l’on se trouve en ville, à commencer par la version tokyoïte du festival Awa Odori qui attire un million de personnes à Kôenji le dernier week-end d’août. Ensuite, nous avons la musique, la mode, l’art, l’artisanat et bien sûr la bonne nourriture. Je pense que la vie ici est vécue à un rythme plus lent et que les traditions ont mieux survécu que dans les autres quartiers. À Kôenji, par exemple, il existe un mouvement anti-gentrification pour maintenir le quartier dans son état actuel. Bien sûr, ils accueillent plus de visiteurs, mais les habitants ne veulent pas sacrifier leur mode de vie à des considérations...
