L'heure au Japon

Parution dans le n°82 (juillet 2018)

Quelques mois plus tôt, leur camarade, Paul Sérusier, leur avait montré un petit paysage peint sous la direction de Gauguin où le motif était synthétiquement formulé à l'aide de taches de couleurs vives, sans ombre ni contour, donnant une idée générale du sujet mais sans description précise. Le petit tableau, surnommé Le Talisman, fit l'admiration de Paul-Elie Ranson, de Pierre Bonnard, d’Édouard Vuillard, de Maurice Denis, qui formèrent le premier noyau des Nabis. Le groupe fut bientôt rejoint par d'autres artistes. Les Nabis, dont le nom dérivait du mot hébreu et arabe signifiant “prophète”, se considéraient comme des élus choisis pour révéler un art nouveau. Les Nabis inventèrent de nouvelles formules esthétiques grâce à l'art japonais dont ils eurent la révélation à l'occasion d'une exposition historique sur l'estampe japonaise organisée en 1890 à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris (voir p. 8). Ils achetèrent des tirages bon marché dans les boutiques spécialisées ou les grands magasins parisiens. “C’est là que je trouvais pour un ou deux sous des crépons ou des papiers de riz...

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