L'heure au Japon

Parution dans le n°73 (septembre 2017)

“L’âge des enfants varie de 0 à 15-18 ans, mais on a beaucoup de jeunes mères qui viennent avec leurs petits”, explique Kondô Hiroko. Force est de constater que, les inégalités sociales qui ne cessent de croître dans la société frappent surtout les familles monoparentales, essentiellement constituées par des mères et leurs enfants, dont le taux de pauvreté dépasse même les 50 %. “Je n’ai pas créé cette cantine uniquement pour les petits”, fait-elle valoir. “La cantine se veut aussi être le centre d’un réseau d’entraide local dans ce quartier, et mon but est de montrer que, même si on n’a pas d’argent, en s’aidant les uns les autres, on peut toujours s’en sortir.” Ainsi, des personnes âgées fréquentent aussi Dandan, et parlent avec des petits “comme s’il s’agissait de leurs petits-enfants”. Dans ce pays vieillissant, la pauvreté frappe également les personnes ayant plus de 65 ans - le taux de pauvreté frôle les 20% dans cette tranche - et de plus en plus d’entre eux - surtout ceux qui vivent seul - meurent dans la solitude, kodokushi [mort dans la solitude] comme on dit dans l’archipel. On en recense 30 000 par an au niveau national. “Ils se sentent très seuls, explique Kondô Hiroko. Mais parler de la solitude à la famille n’aide pas forcément à régler la situation. Ils viennent donc ici et passent du temps avec nous. Comme...

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