L'heure au Japon

Parution dans le n°82 (juillet 2018)

Si la pertinence éventuelle d’une telle étiquette ne pourra vraiment être évaluée qu’à l’avenir, un regard plus précis sur la production japonaise d’animation révèle plutôt la prégnance, sur au moins tout le premier demi-siècle de son histoire, d’un mouvement d’orientation opposée : visant à comprendre les enjeux formels de productions animées étrangères par le seul biais d’œuvres interposées, dans un effort vaste et décisif, réflexif, assumé et médiat, de créateurs à créateurs. En voici quelques exemples épars. Si les spécialistes japonais s’accordent à dater la présentation en salle des premiers films nationaux à 1917, la possibilité existe toujours de découvrir des films antérieurs. Car l’un des problèmes spécifiques auxquels sont confrontés ces historiens est la disparition des films eux-mêmes : selon le National Film Center, la proportion des films japonais antérieurs à 1923 subsistant de nos jours, atteint à peine 4 % de la production cinématographique de l’époque (Parmi ces rares films préservés ne figurait aucun film d’animation, jusqu’à la découverte, en 2007, de deux courts métrages animés datant l’un de 1917, l’autre de 1918. Jusqu’alors, les plus anciens films d’animation préservés du patrimoine local remontaient à 1924) . Parmi les nations majeures du cinéma image par image – à l’exception des pays pionniers tels la France ou les Etats- Unis –, la production japonaise se caractérise à la fois par une précocité et une envergure singulières. Ainsi, pour la seule année 1917, dix-huit films dus à quatre pionniers œuvrant en parallèle ont été identifiés à ce jour. Le très large succès du cinématographe dès son introduction au Japon résultait d’emblée d’un intérêt profond et ancien pour l’image animée, dont témoignent maintes...

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