L'heure au Japon

Parution dans le n°28 (mars 2013)

Le 13 mars sort en salles l’excellent documentaire de Jill Coulon consacré à l’univers des lutteurs. A ne pas manquer. Originaire d’Asahikawa, à Hokkaidô,  Ogushi Takuya est un lycéen comme les autres, du moins en apparence. Le jeune homme, comme bon nombre de ses camarades, se projette dans l’avenir. Athlétique, il rêve de devenir judoka, mais son père en décide autrement. A 18 ans au Japon, on n’est toujours pas majeur et la parole du paternel a son importance d’autant plus que Takuya n’a plus sa mère et que sa sœur aînée a déjà quitté le foyer. “Il n’y a plus de place pour toi à la maison”, lui dit son père remarié, en le poussant à intégrer une écurie de sumo. L’honneur de la famille est en jeu et il ajoute : “Ne t’avise pas à échouer”. Takuya s’embarque alors pour un long voyage qui va le conduire à Tôkyô où il doit rejoindre l’écurie Ôshima Beya dont l’entraîneur vient lui aussi d’Asahikawa. Du jour au lendemain, une énorme responsabilité s’abat sur les épaules de Takuya qui a non seulement pour mission de devenir lutteur de sumo mais surtout de ne pas déshonorer le nom de sa famille. Dès les premières scènes du film de Jill Coulon, le spectateur peut sentir la pression qui s’exerce autour de Takuya qui n’a pas d’autre alternative que d’accepter de relever ce défi incroyable. C’est d’ailleurs toute la qualité de ce documentaire qui mise sur le parcours du jeune homme, sa capacité à s’adapter à sa nouvelle vie dans un environnement qui n’a plus rien à voir avec ce qu’il connaissait à Asahikawa, ville tranquille au cœur de Hokkaidô. On aurait pu tomber sur un film classique destiné à présenter le sumo à un public d’Occidentaux curieux de voir “ces combats de types obèses aux chignons gominés” comme...

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