L'heure au Japon

Parution dans le n°82 (juillet 2018)

Vers le milieu du XVIIIe siècle, les artisans commencèrent à imprimer des estampes de deux ou trois couleurs. Celles-ci, appelées benizuri-e, marquèrent un progrès fondamental qui conduisit, vers 1765, à la création des estampes polychromes, dites de brocart (nishiki-e), dont Suzuki Harunobu fut l’initiateur. L’estampe japonaise était et reste un travail d’équipe auquel participent le peintre, ou dessinateur, eshi, (le terme “artiste” ne fit son apparition qu’à l’époque Meiji (1868-1912), le graveur, horishi et l’imprimeur, surishi. L’éditeur, hanmoto choisissait un peintre en fonction du sujet qu’il souhaitait faire réaliser ou du public auquel s’adressaient ces estampes. À l’exception des surimono, destinées à être offertes lors d’événements particuliers, et pour lesquelles on utilisait les papiers et les pigments les plus luxueux, les estampes étaient créées dans un but commercial. L’éditeur devait vendre le plus possible d’estampes de qualité et correspondant aux critères de la mode du moment, pour poursuivre ses activités. Une estampe était tirée une première fois à deux cents exemplaires et, si elle connaissait les faveurs du public, pouvait atteindre mille ou deux mille exemplaires. L’éditeur commandait au peintre de son choix, un dessin, hanshita-e, toujours exécuté au pinceau et à l’encre de Chine. Si le résultat le satisfaisait,...

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