L'heure au Japon

Parution dans le n°07 (février 2011)

Vous êtes originaires de Hokkaidô. On a souvent dit que vos racines régionales avaient une grande importance pour vous. Pour quelles raisons y êtes-vous attachés ? Boss : La raison en est toute simple. C’est la région qui nous a vus naître, où nous avons grandi et où nous résidons encore. Jusqu’à ce que nous formions Tha Blue Herb, tout le business du hip-hop était concentré à Tokyo. Les labels, les maisons de disques, les médias, tout passait par la capitale. Les personnes originaires de province, si elles voulaient percer, devaient oublier leur passé, leurs racines pour s’installer à Tokyo et faire du rap. Et on voyait des MC (maîtres de cérémonie) venir de la capitale pour faire des concerts à Hokkaidô et tomber les filles. C’était en quelque sorte la mise en place d’un système de soumission. Ce système était vraiment insupportable. Si on n’arrivait pas à se faire accepter par quelqu’un, on n’avait aucune chance de sortir un disque. Nous ne pouvions plus tolérer cette situation. A Hokkaidô, il y avait tout un tas de personnes dont nous pouvions étudier la musique. Nous nous en sommes beaucoup inspirés. En produisant un son qui ne pouvait provenir que de cet endroit, nous avons réussi à retourner la situation qui voulait que tout se décide à Tokyo. Désormais, on constate une tendance similaire dans d’autres parties du Japon. Il y a plein d’endroits sympas dans ce pays. Et même si nous avons plein d’amis dans tout l’archipel, nous aimons revenir à Hokkaidô, à Sapporo, cette ville recouverte par la neige où j’aime écrire. Quels sont les sujets qui vous inspirent ? Boss : Ça dépend beaucoup du moment où j’écris. Je m’intéresse évidemment beaucoup à la...

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