L'heure au Japon

Parution dans le n°149 (avril 2025)

On recense quelque 55 000 konbini où travaillent 80 000 salariés étrangers, principalement étudiants. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Pour Nhuong, une étudiante originaire du Sud Vietnam, l'important est de ne pas oublier sa famille. Les konbini, ces supérettes présentes partout, offrent une gamme étonnamment large de produits et de services. Selon les dernières estimations, ils seraient aujourd’hui environ 55 000 à travers le pays. Leur fonctionnement repose sur un afflux permanent de main-d’œuvre, qui comprend désormais davantage de travailleurs étrangers. En effet, on y dénombre actuellement plus de 80 000 employés étrangers. Ils représentent 10 % de tous les travailleurs à temps partiel, et leur nombre est toujours en augmentation. 70 % sont des étudiants internationaux qui fréquentent des écoles de langue japonaise, des écoles professionnelles ou des universités.7-Eleven, la plus grande chaîne konbini du Japon, compte également le plus grand nombre de travailleurs étrangers à temps partiel, avec plus de 40 000 employés. Selon le service des relations publiques de l’entreprise, les trois principales nationalités représentées sont la Chine, le Vietnam et le Népal.En 1986, le gouvernement vietnamien a lancé une politique de réformes, promouvant des initiatives socio-économiques visant à mener le pays vers une économie de marché à orientation socialiste. Dans un contexte de développement rapide, la population a commencé à rechercher une vie plus confortable et des revenus plus élevés, et ces dernières années, ils se sont progressivement éloignés de l’agriculture, cherchant du travail dans les villes et même à l’étranger. L’un des pays étrangers vers lesquels de nombreux Vietnamiens ont choisi de s’installer est le Japon.Depuis les années 1990, le Japon suscite l’admiration des Vietnamiens. Les chaînes de télévision nationales diffusent souvent des images de pays dits développés et de grandes villes plus riches, ainsi on chante souvent les louanges du Japon pour avoir su se relever après la Seconde Guerre mondiale et avoir connu le développement économique le plus rapide d’Asie. En d’autres termes, l’intérêt des Vietnamiens pour l’archipel est davantage lié à la richesse du pays qu’à sa culture traditionnelle et à ses liens culturels. En tant que pays doté d’un niveau de vie élevé et de capacités technologiques, il est rapidement devenu une sorte de terre promise.Cependant, le nombre d’étudiants vietnamiens venant au Japon a diminué de moitié parrapport à la période avant la Covid-19. En raison de la faiblesse du yen et des prix élevés, le Japon est devenu un pays où il est difficile de gagner de l’argent, et les restrictions sur les heures de travail à temps partiel autorisées pour les étudiants internationaux sont devenues plus strictes. En conséquence, de plus en plus de personnes se rendent en Corée du Sud, où elles peuvent gagner des salaires plus élevés même avec un visa étudiant.Nhuong, 21 ans, fait partie de la communauté étudiante vietnamienne de plus en plus petite au Japon. “Je suis née dans une petite ville à environ 100 kilomètres de Hô-Chi-Minh-Ville”, dit-elle. “Je suis venue au Japon avec mon cousin après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires. J’ai travaillé à temps partiel chez Lawson à Tôkyô pendant plus de deux ans. Mon rêve pour l’avenir est de devenir interprète.”Les magasins de proximité japonais sont bien connus au Vietnam. MiniStop y a ouvert son premier magasin en 2011, suivi par Family Mart en 2013, Lawson en 2016 et 7-Eleven en 2017. “J’ai choisi de travailler chez Lawson parce que je pense que leur nourriture est la plus savoureuse”, assure Nhuong. Parmi les personnes qui travaillent dans...

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