L'heure au Japon

Parution dans le n°09 (avril 2011)

Dans ce récit en trois tomes, Kamimura Kazuo nous entraîne dans le Japon de l’immédiat après-guerre. De toute évidence, il n’est pas besoin de lire des livres d’histoire pour comprendre comment le Japon a vécu dans les mois qui ont suivi sa défaite en 1945 et comment il s’est adapté aux nouvelles réalités qui s’offraient à lui. Il suffit de se procurer La Plaine du Kantô [Kantô heiya] le manga de Kamimura Kazuo dont les éditions Kana publient ces jours-ci le  second tome de la trilogie. L’histoire commence le 15 août 1945, date de la capitulation du Japon et du discours de l’empereur à la radio dans lequel il demandait aux Japonais de “supporter l’insupportable”. Ce jour-là, un avion de l’armée américaine s’écrase en rase campagne à quelques mètres de chez Kinta, le héros de cette histoire. Ce dernier n’a que sept ans. Il assiste à la confrontation entre les paysans du coin armés de leurs bambous taillés qui refusent la défaite. Ils voudraient bien éliminer le pilote, mais ils ont peur du “démon” comme ils l’appellent. Seul le grand-père de Kinta ne craint pas de l’approcher et réussit à s’entretenir en anglais avec lui. L’homme de lettres décide même de l’héberger. Pour Kinta, c’est la première d’une très longue série de découvertes qui vont contribuer à façonner sa personnalité dans une période pour le moins difficile. Recueilli par son grand-père, Kinta a tout de même la chance de pouvoir vivre dans un environnement qui favorise son épanouissement. “Même si on n’est pas du même pays, même si on parle pas la même langue, entre hommes, on finit toujours par se comprendre”, lâche le garçon devant ses copains médusés de le voir mâcher du chewing gum récupéré auprès du pilote. C’est le début de l’occupation du pays par les troupes américaines et le début de sa reconstruction...

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