
Catherine Cadou a côtoyé le réalisateur pendant des années. Elle termine un documentaire qui lui est consacré. Que reste-t-il de Kurosawa aujourd’hui ? C'est précisément le thème du film que j'ai entrepris de tourner douze ans après sa mort, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance. Ayant été son interprète et la traductrice de ses films pendant ses quinze dernières années de création, j'ai eu la grande chance de le côtoyer presque au quotidien. Il m'est donc difficile d'admettre les clichés les plus communément colportés à propos de ce géant qui était surtout et avant tout un cinéaste intrépide et obstiné. L'idée de mon film Kurosawa la voie m'est venue il y a précisément un an, lors du Festival de Venise 2009. Pour inaugurer l'année du Centenaire du cinéaste, on y avait organisé un symposium avec tous les docteurs es-Kurosawa qui, en accord avec la vox populi, glosaient sur la disparition du réalisateur du radar des jeunes Japonais en âge d'aller au cinéma. C'est alors qu'un "jeune" cinéaste japonais plutôt timide s'est fait violence et a levé la main pour intervenir et protester. Il raconte dans mon film : "Presque malgré moi, j'ai levé la main, me suis présenté et, le cœur battant, et dans une tension extrême, tremblant comme une feuille, j'ai parlé très brièvement (une minute) de mon expérience Kurosawa". Il a conclu son intervention vénitienne, en disant que tout son...
