L'heure au Japon

Parution dans le n°55 (novembre 2015)

Il y a tout juste 150 ans, un Français arrivait au Japon pour lui offrir son premier arsenal moderne. C’est à Yokosuka qu’il faut chercher la plus grande importation de technologie française avec la création de la forge qui deviendra plus tard le fameux arsenal naval. Le chantier a été inauguré le 15 novembre 1865, avec la collaboration de Léon Roches (1809-1900), consul français sollicité par le Shogunat. Les Japonais avaient initialement prévu de la bâtir dans la baie de Nagaura. Mais après un sondage fait par les Français, il s’est avéré que la baie n’avait pas une profondeur suffisante. A côté se trouvait la baie de Yokosuka, dont la forme et la profondeur étaient suffisantes, et de plus, elle ressemblait à la baie de Toulon, ce qui joua en sa faveur. Le consul proposa de construire d’abord une petite forge, avant de passer à un modèle plus imposant. Celle-ci fut installée à Yokohama, dans le quartier de Yoshihama-chô dans le but d’y former les futurs ingénieurs autochtones et d’y fabriquer les matériaux nécessaires à la construction de la forge de Yokosuka. L’équipe de ce grand chantier s’est constituée autour d’Oguri Tadamasa (1827-1868), homme d’Etat, avec le censeur Shibata Takenaka (1823-1879), le ministre de la Marine militaire Ishino Noritane, Kurimoto Jun (1822-1897), et le chargé des Affaires étrangères Asano Ujisuke (1834-1900). Choisi comme directeur, le Français François Léonce Verny estima le budget pour quatre années à 2,40 millions de dollars. Il resta en poste y compris après le grand bouleversement politique de 1868, et séjourna au Japon pendant près de 10 ans jusqu’à son retour en France le 13 mars 1876. Une fois l’équipe formée, les travaux d’aplanissement furent entamés et le premier dock fut bâti en 1871. Il est encore utilisé de nos jours par la Marine américaine et les forces d’autodéfense japonaise, ce qui prouve bien sa solidité et l’ingéniosité...

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