L'heure au Japon

Parution dans le n°112 (juillet-août 2021)

Un petit bateau a été déposé au pied du gigantesque mur, à Tarô, préfecture d’Iwate. / Nicolas Datiche pour Zoom Japon Nous sommes le 11 mars 2011, à 14 h 46, et la moitié du Japon tremble alors qu'une longue et intense secousse sismique frappe la côte Nord-Est du pays (voir Zoom Japon n°9, avril 2011). Ce séisme est le plus puissant jamais enregistré dans l’Archipel et le quatrième tremblement de terre le plus fort que la planète ait ressenti depuis le début des enregistrements modernes en 1900. A la suite de cette énorme secousse, un gigantesque tsunami a dévasté la côte Pacifique du Tôhoku, nom donné à cette partie du pays, tuant plus de 15 000 personnes et faisant 2 500 disparus. Le tremblement de terre du 11 mars a été la plus grande catastrophe naturelle au Japon depuis celui de Kôbe, le 17 janvier 1995.Cela fait maintenant plus de dix ans que le séisme a eu lieu et les efforts de reconstruction dans cette région se poursuivent (voir Zoom Japon n°108, mars 2021). Des villes entières, et les communautés qui les accompagnent, ont progressivement retrouvé une vie presque normale. Certaines sont relocalisées plus à l’intérieur des terres, loin de l’océan. D’autres, comme la ville d’Onagawa, dans la préfecture de Miyagi, ont décidé de construire les nouvelles maisons et les nouveaux bureaux sur une série de plateaux artificiels, d'immenses collines au sommet plat pour la nouvelle ville qui, on l'espère, seront en mesure d’échapper à un nouveau caprice dévastateur de la nature. Au niveau de la mer, pour rappeler la tragédie, on a choisi de laisser une partie d’une maison détruite le long de la nouvelle route et à proximité d’une supérette.Mais l’un des plus grands projets en cours est la construction d’une digue et d’un barrage contre les vagues, que l’on appelle déjà “la Grande Muraille du Japon”. S’étendant sur 432 km entre la préfecture d’Iwate, au nord, et celle de Fukushima, au sud, et culminant à 15,5 mètres au-dessus du niveau de l’océan, cette construction est devenue un lien concret entre ces préfectures et leurs souvenirs communs de la catastrophe du 11 mars 2011. Bien qu’il doive contribuer à protéger les populations locales contre les menaces futures, le mur coupe grossièrement le paysage, rompant le lien qu’elles ...

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