
Au fil des ans, le Premier ministre a multiplié les scandales et les gaffes. Aujourd'hui, certains analystes affirment que la crise de la Covid-19 pourrait entraîner sa disparitionJ. K. : Il ne faut pas le sous-estimer car il rebondit toujours. Cela dit, il est vrai que sa popularité s’est nettement détériorée dernièrement. Une nette majorité de personnes pense qu’il n’a pas su répondre à la crise du coronavirus. Il suffit de voir les sondages des grands journaux comme l’Asahi Shimbun ou le Mainichi Shimbun. Même le Sankei Shimbun, qui est considéré comme un quotidien pro-Abe, a rapporté, en mars, une augmentation de 25 points de la désapprobation à l’égard de sa gestion de la crise. Je pense qu’il y a un consensus général parmi les Japonais pour dire qu’il ne s’est pas couvert de gloire. Certes, son taux de soutien est encore assez élevé, surtout pour quelqu’un qui est au pouvoir depuis 2012.Ce qui est bizarre avec Abe Shinzô, c’est que les taux de soutien pour toutes les politiques dont il est l’initiateur sont tous inférieurs à son taux de soutien général. En général, si l’on n’aime pas votre politique, on ne vous soutient pas. Mais dans son cas, les Japonais restent derrière lui même s’ils n’apprécient pas ce qu’il fait. En 2013, un sondage, dans lequel il était demandé aux gens pourquoi ils le soutenaient, a révélé que 15 % appréciaient sa capacité de diriger, 15 % étaient satisfaits de ses mesures, et 50 % le soutenaient faute d’alternative. Vous voyez, Abe bénéficie à la fois de l’absence d’un rival clair au sein du Parti libéral démocrate (PLD) et d’une opposition ...
