L'heure au Japon

Parution dans le n°29 (avril 2013)

Même si elle n’a pas d’enfants, cette femme a compris qu’il fallait assurer un avenir sain pour que la natalité soit au rendez-vous. A52 ans, Kusano Mie n'a jamais eu d'enfants. Mais nous avons tenu à lui donner la parole pour l'action que cette “maman de cœur” mène auprès des enfants de la préfecture de Fukushima où elle a jadis elle-même grandi. Cette native de Shirakawa a vu “la terre de son enfance s'effondrer au mois de mars 2011”. Elle pense qu'aujourd'hui“la peur de la contamination va être un frein à la création de nouvelles familles au Japon. Dans la région du Tôhoku mais aussi dans d'autres zones du Japon.” Si elle vit depuis sept ans dans le Maine, aux Etats-Unis, aux côtés de son époux, Steve Athearn, elle a été bien naturellement bouleversée par la tragédie de mars 2011. “Ma mère, mes  frères et sœurs ainsi que toutes leurs familles vivent toujours à Fukushima, explique-t-elle. Mes jeunes nièces et neveux habitent à Fukushima, Koriyama et Shirakawa, la ville où je suis née précisément. Aujourd'hui, cette zone est fortement contaminée à cause de la rivière Abukuma qui la traverse.” Mie se souvient avec tendresse des jours heureux qu'elle a passé dans cette province japonaise.  “Quand je pense à mon enfance, je vois un lilas blanc planté au milieu d'une forêt sombre : c'est comme une journée de printemps sans fin.” Depuis mars 2011, “tout a tellement changé. L'agriculteur doit jeter sa production, la surface du sol doit être arrachée et dénuée de ses micro-organismes essentiels. Les enfants ne peuvent plus toucher à l'herbe du jardin et pour la plupart, ne pourront plus jamais rentrer chez eux car tout est contaminé.” Kusano Mie a alors été prise par un...

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