
Le japonais regorge de ces mots et expressions, sans véritable équivalent en français, qui façonnent les mentalités. La langue maternelle impose, dans certains cas, un cadre très contraignant, voire handicapant. Lorsqu'on nous signale par exemple dans une langue étrangère quelque chose que nous ne saisissons pas bien, notre réflexe est souvent de nous dire : "Mais qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire en français ?" Nous cherchons la facilité de la traduction. Raccourci paresseux de l'esprit englué dans un système de pensée forgé par la langue maternelle et que le temps a tendance à figer. Tout ça parce que cette langue maternelle serait la langue par défaut que notre cerveau identifierait comme cible de nos pensées? Peut-être. Sans doute, même. Et si ce n'était pas également parce que nous avons peur de larguer les amarres en nous cramponnant à nos repères linguistiques ? A vouloir se rassurer par des mots "bien de chez soi", on se ferme des portes, on s'interdit de découvrir ces nouveaux chemins que ne fréquente parfois que la langue...
