
La rencontre inédite entre deux chefs-d’œuvre du Moyen-Âge est source de bien des surprises et de bonheur. Comme le rappelait justement Brigitte Koyama-Richard dans le premier chapitre de son excellent ouvrage Mille ans de manga, [éd. Flammarion, 2007], “contrairement aux fresques murales dont les dimensions sont limitées, les rouleaux enluminés emakimono offrent la possibilité de raconter de très longues histoires, mêlant souvent scènes peintes et textes calligraphiés”. En introduction du magnifique catalogue publié dans le cadre de l’exposition Emakimono & Tapisserie de Bayeux : Dessins animés du Moyen-Âge, le cinéaste Takahata Isao confirme ces propos et rappelle qu’il avait lui-même publié un ouvrage sur le sujet dans lequel il avait présenté des extraits de la Tapisserie de Bayeux comme “un exemple singulier de procédés d’expression du temps et de l’espace, similaires à ceux en jeu dans les rouleaux illustrés”. Pour prendre la mesure de ces similarités, il suffit donc de se déplacer au Musée de la Tapisserie de Bayeux à deux heures de Paris. Vous pourrez y découvrir non seulement la célèbre Tapisserie de la reine Mathilde, mais aussi le Rouleau du grand conseiller Ban, l’un des rouleaux...
