L'heure au Japon

Parution dans le n°46 (décembre 2014)

Partez à la découverte de l’un des secrets les mieux gardés du Japon : les sous-sols des grands magasins. Réservés aux gourmands. D’après certains visiteurs étrangers, les depachika, autrement dit les sous-sols des grands magasins, figurent parmi les secrets les mieux gardés du pays. Il est facile de comprendre pourquoi un Américain ou un Européen peut être ébloui par ces lieux. Ailleurs vous aurez du mal à trouver quelque chose de semblable. Même le rayon d’épicerie fine du célèbre Harrods à Londres a peu de chance de rivaliser avec l'un des nombreux depachika à Tôkyô. Il n’est alors pas étonnant que les touristes tombent sous le charme lorsqu’ils pénètrent dans ces temples de la consommation glamour, mais on peut se demander pourquoi les Japonais les apprécient tant. D’autant que la plupart des produits vendus dans ces lieux valent une fortune. Cependant, les gens continuent à les fréquenter, tant et si bien que ces marchés en sous-sol contribuent jusqu'à un quart du chiffre d'affaires de l'ensemble du grand magasin. Ne reculant devant rien, Zoom Japon s’est donc rendu au depachika de Takashimaya à Nihonbashi, pour tenter de comprendre les raisons de leur succès. L’endroit est rempli de femmes bien habillées, mais nous décidons de nous tourner vers l’un des rares hommes qui s’y trouvent. L’homme d’affaires va droit au but. “C’est vrai que les depachika ne sont pas des endroits bon marché, mais ici vous pouvez trouver des produits de grande qualité pour un rapport qualité-prix raisonnable. Que l’on vienne ici pour déjeuner à l’un des comptoirs qui s’y trouvent ou que l’on y achète des choses pour dîner chez soi, procure toujours la sensation que l’on fait quelque chose de spécial”, confie-t-il. Après cette première approche faite auprès d’un homme, nous décidons de nous tourner vers une élégante femme. Elle semble avoir une quarantaine d’années. “Je suis mariée, mais je suis ce qu’on appelle ici une femme de carrière. Je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à la cuisine. J’essaie de faire du mieux que je peux, mais je dois reconnaître que je dépends beaucoup de ces endroits pour composer mon dîner”, explique-t-elle. Mio Mayumi, en charge de la communication de Takashimaya, nous rappelle que plus de 70 % des femmes dans cette tranche d’âge travaillent que ce soit à plein-temps ou à mi-temps. Parmi elles, on trouve beaucoup de femmes mariées. “Elles sont souvent dans une situation délicate puisqu’elles cherchent à trouver un équilibre entre leur carrière professionnelle et leurs responsabilités au sein du foyer. Elles ont souvent peu de temps pour cuisiner des plats japonais qui exigent un long temps de préparation. Elles finissent par dépendre des depachika pour y parvenir”, confirme-t-elle. Les femmes mariées ne sont pas les seules à s’y rendre. Un nombre important des femmes qui fréquentent ces lieux sont des célibataires d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années. Nous en interpellons une alors qu’elle ...

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