
Récompensé à Cannes par le Prix du jury de la sélection Un certain regard, Harmonium confirme le talent de Fukada Kôji. Pour moi, la famille est une absurdité. L’être humain, qui est une entité individuelle, fait une rencontre, se met en couple, devient parent, a des enfants et engage comme si de rien n’était une vie en commun. Mais à bien y réfléchir c’est très étrange. Pourquoi vivre avec d’autres ?”, déclare d’emblée Fukada Kôji. Le scénariste et réalisateur de Harmonium distingué lors du dernier Festival de Cannes ne cache pas son désir de démonter le lien familial tel que le cinéma japonais a pu l’idéaliser au point de “renier les divers types de familles qui existent réellement”. Et tout ce qu’on peut constater en découvrant cette nouvelle œuvre aussi étonnante que détonante, c’est qu’il parvient à ses fins avec brio. Comme il le souhaitait, son film provoque chez le spectateur un certain malaise. Mais dans le cinéma de Fukada, rien n’est gratuit. Il ne s’agit pas pour lui de créer une situation de tension pour le simple plaisir, mais bien de chercher à ébranler nos certitudes à l’égard de la structure familiale telle qu’elle nous est souvent décrite. Le cinéaste commence pourtant par nous entraîner dans ce qui semble être la famille type japonaise. Un mari, une femme et leur fille qui mènent une vie paisible dans un quartier tranquille comme il en existe tant dans l’archipel. En d’autres termes, un couple au sein duquel la communication...
