
“Depuis Still Walking (Aruitemo aruitemo, 2009) et jusqu’à Après la tempête (Umi yori mo mada fukaku, 2016), je m’étais attaché à restreindre le périmètre d’observation des sujets que je traitais dans mes films. Il s’agissait plutôt de thématiques proches du journalisme. J’étais plutôt dans la sphère de l’intimité, de mon quotidien. J’avais l’impression d’être arrivé au bout d’un cycle et comme à l’origine je viens du journalisme et du documentaire, j’ai eu envie de revenir à un périmètre plus large. Parmi les thèmes qui m’intéressaient, celui du jugement des hommes par les hommes, notamment dans une société japonaise qui applique encore la peine de mort, m’a interpellé et j’ai donc voulu l’aborder”, explique Kore-Eda Hirokazu pour justifier sa décision d’abandonner son observation de la famille dans ses films. Mais que les amateurs de son style se rassurent, le cinéaste aborde ce sujet grave avec la subtilité qu’on lui connaît. En s’entourant de techniciens avec lesquels il a travaillé à plusieurs reprises comme le chef opérateur Takimoto Mikiya ou le chef éclairagiste Fujii Norikiyo qui ont réussi à créer une ambiance presque “religieuse” dans les scènes de procès et au parloir grâce à un éclairage parfaitement dosé et des cadrages tout aussi millimétrés,...
