
Le Japon occupe le deuxième rang mondial en termes de couverture forestière. Mais sa forêt a bien des soucis. En cette année internationale de la forêt, il aurait été sans doute incongru de ne pas évoquer le Japon. Vu d’Europe, l’archipel est le pays du bois par excellence. Lorsqu’on pense à l’architecture traditionnelle avec ces magnifiques temples et pagodes devant lesquels on s’émerveille, à l’artisanat et ses objets qui nous éblouissent ou encore au cinéma avec les films de Miyazaki Hayao où la forêt est omniprésente, on est persuadé que les Japonais sont tous fous de la forêt et qu’ils manifestent à son égard un intérêt particulier. Les autorités japonaises, quand elles doivent communiquer vers l’extérieur lors d’expositions universelles mettent souvent en avant le bois. En ces temps où il est de bon ton de se montrer soucieux de l’environnement, la forêt est un argument de poids pour ne pas s’attirer les foudres des écologistes. A priori, la forêt japonaise se porte bien. Avec des forêts qui couvrent 67 % du territoire (voir notre carte), on pourrait se laisser attendrir par tous ces clichés qui montrent des montagnes couvertes d’arbres dont les magnifiques couleurs nous font oublier de nous interroger sur la réalité de la situation. En effet, la forêt japonaise ne va pas aussi bien qu’il y paraît. Il y a bien longtemps qu’on ne construit plus beaucoup en bois. L’artisanat, même s’il connaît un regain de popularité depuis quelques années, fait souvent appel au bois importé. Les fabricants de meubles se font rares. A titre d’exemple, le kotatsu (table basse à chaufferette) que l’on retrouve dans la plupart des maisons japonaises dès les premières manifestations de l’hiver est aujourd’hui produit essentiellement en Thaïlande. De son côté, Miyazaki Hayao en est réduit à défendre la forêt en consacrant une partie de son argent à sa sauvegarde (voir notre article). Oui, le Japon est un pays vert, mais cela ne suffit pas pour qu’il soit totalement fier de sa forêt, car celle-ci souffre. Elle est victime d’un désintérêt croissant à son égard lié à la fois au développement de l’économie nationale et à la mondialisation qui ont amené les entreprises à se tourner vers les marchés étrangers pour s’approvisionner en bois et se détourner des usages que l’on en faisait par le passé. Remédier à la mauvaise gestion des ressources En d’autres termes, il y a une mauvaise...
