
Que diriez-vous de la relation parents-enfants dans le film ? F. K. : Au Japon, il existe l'expression “Ko wa kasugai”, ce qui signifie que les enfants sont un lien entre mari et femme. En effet, la fille de ce film est le ciment qui réunit l'ensemble de la famille. Ses parents ont atteint un point où ils n'ont plus rien à se dire. S'ils étaient juste tous les deux, ils divorceraient certainement, mais ils ont décidé de rester ensemble uniquement pour le bien de leur enfant. Encore une fois, c'est une situation très typique au Japon, surtout lorsque les enfants sont encore très jeunes. C'est pourquoi, lorsque les enfants quittent la maison, les parents se rendent soudain compte qu'ils sont devenus étrangers l'un pour l'autre. À en juger par votre film, on a l'impression que vous ne trouvez pas que la famille soit un environnement très chaleureux. F. K. : Vous avez raison. C'est précisément mon principal message, même plus important que la réflexion sur la violence. Je crois que chacun d'entre nous est fondamentalement seul dans ce monde. Parce que vivre dans cet état de solitude est extrêmement difficile, nous recherchons tous un soutien. Cela peut être dans une relation amicale, la famille ou la religion comme je l'ai montré dans le film. Certaines personnes parviennent réellement à oublier le sentiment d'isolement existentiel qui fait partie de la condition humaine et sont capables de mener une vie heureuse. Cependant, il y a des moments où un événement particulier brise cette illusion et l'on se retrouve confronté à son isolement. Nous pouvons être mariés,...
