
La première chose que l'on remarque quand on quitte le ferry est le calme ambiant, comme si le temps lui-même avait été suspendu. C'est une réalité que même les groupes omniprésents de touristes et d'écoliers menés par des guides équipés de mégaphone ne peuvent pas complètement casser. Une grande partie de l'île est couverte d'une forêt vierge, laquelle s'étale jusqu'à la limite de la petite ville. Comme c'est une île sacrée, il n'y a pas de salles de pachinko ou de supérettes, aucune construction incontrôlée, pratiquement rien pour vous rappeler que vous vous trouvez dans le Japon du XXIe siècle. C'est un royaume de pagodes, de temples et de sanctuaires dont l'air doux est parfumé de bois de camphre et d'encens. Son symbole le plus reconnaissable est le torii de 16,6 mètres de haut qui se dresse au milieu de l'eau, à environ 200 mètres du sanctuaire d'Itsukushima. Le torii a été construit sur la mer parce que toute l'île est considérée comme sacrée. On ne permettait pas aux païens d'y pénétrer. Ils devaient donc s'approcher du sanctuaire par la mer, passer sous le torii qui sépare symboliquement le monde ordinaire de l'île sacrée. Le sanctuaire d'Itsukushima est le cœur spirituel de Miyajima. Et, tout comme les guides le promettent, ce somptueux sanctuaire orange vif semble vraiment flotter à marée haute. On ne pouvait pas trouver meilleur endroit pour une représentation de bugaku. Le sanctuaire d'Itsukushima date de...
