L'heure au Japon

Parution dans le n°20 (mai 2012)

Ils sont très nombreux à s'être spontanément portés volontaires pour venir en aide aux sinistrés. Toutes nationalités confondues. Après le tremblement de terre et le passage du tsunami du 11 mars dernier, le nord-est n'était plus que chaos. Des débris à perte de vue, des maisons détruites, des routes et des ponts brisés. Alors que les secours se mettaient en marche, de nombreux volontaires, de tous horizons, sont venus spontanément prêter main-forte. Des Japonais mais pas uniquement. Beaucoup de “Japonais de cœur” n'ont pas hésité à retrousser leurs manches. Par solidarité, par altruisme. Si aujourd'hui, la phase de déblaiement est quasiment terminée, c'est aussi grâce à l'investissement de tous ces gens. Difficile encore de quantifier le nombre de personnes qui ont œuvré dans cette partie de l’archipel. Qu'ils soient restés un week-end, une semaine, ou plus longtemps, qu'ils soient venus seuls ou au sein d'une organisation, l'élan de solidarité a été fort et prononcé d'une seule voix. Mai 2011. Nous sommes deux mois après le tremblement de terre. Jin Man-seo quittait sa Corée natale dans l'unique but d'être volontaire. “Lorsque j'ai vu ce qui se passait au Japon, j'ai été très ému. J'ai eu envie de me rendre utile. Avant cela, j'étais soldat dans mon pays depuis six ans donc j’avais des compétences dans ce type de situation d'urgence”, raconte-t-il. Mais c'était la première fois que Jin Man-seo prenait l'avion. “Les zones dévastées par le tsunami étaient pires que vous ne pourriez l'imaginer. On aurait dit une zone de guerre. Les maisons étaient détruites, les ponts à terre. Les voies ferrées impraticables. J'ai travaillé en tant que volontaire de mai à juin, puis en juillet. Les gens sur place ne cessaient de nous remercier de leur avoir apporté notre aide. Ils étaient si désemparés”, ajoute-t-il. Robert Elliott est originaire de Philadelphie, aux Etats-Unis. Il travaille pour la branche japonaise d'une grande entreprise internationale de conseil en finance depuis presque trois ans. Profil de l'expatrié au train de vie aisé. “J'étais à Tôkyô en pleine réunion, au 29ème étage d'un building, quand la terre a tremblé. Nous sommes descendus par les escaliers et j'ai marché plus de trois heures pour regagner mon appartement. Arrivé chez moi, j'ai été vraiment choqué quand j'ai vu les images du tsunami à la télévision”, explique-t-il. En juillet 2011, Robert a voulu se rendre utile. Il a contacté l'organisation Peace Boat qui avait l'avantage de prendre aussi les volontaires qui ne maîtrisent pas la langue japonaise. “Nous étions huit dans le groupe ce week-end-là, de sept nationalités différentes. Arrivés sur place, à Ishinomaki dans la préfecture de Miyagi, nous étions 130.” Une vraie fourmilière. “Notre groupe en a complété un autre de vingt personnes qui devait déblayer à la main un vieux cimetière jouxtant un temple. Les deux étaient totalement...

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